Centre antipoison du Québec: plus du tiers des appels concernent des enfants de 0 à 4 ans

Une proportion de 35,1 % des appels reçus au Centre antipoison du Québec (CAPQ) entre 2008 et 2014 a porté sur des enfants âgés de 0 à 4 ans, selon le rapport Les appels au Centre antipoison du Québec : les demandeurs et les types d’exposition, publié dans l’édition de septembre 2015 du Bulletin d’information toxicologique. « Pour ce même groupe d’âge, les appels proviennent essentiellement du public (94,6 %) », précisent les auteurs Germain Lebel, conseiller scientifique, et Marjolaine Dubé, statisticienne, tous deux de l’Institut national de santé publique du Québec.De façon générale, le CAPQ a répondu durant cette période à 317 098 appels pour des intoxications, ce qui représente une moyenne de 45 300 appels par année ou de 124 appels par jour.La plupart des appels au CAPQ sont venus du public dans une proportion de 77,8 %, comparativement à 22,1 % en provenance des professionnels du réseau de la santé et des services sociaux. Le demandeur est inconnu pour environ 0,1 % des appels.Les auteurs soulignent que « l’analyse selon le demandeur révèle une hausse récente de 2010 à 2014 (figure 1 dans le rapport) des appels provenant des professionnels et une diminution des appels de 2005 à 2014 provenant du public ».Ils font remarquer aussi que « la complexité des appels reçus par la CAPQ provenant des professionnels est en augmentation pour la même période ».Environ la moitié des appels sur les médicamentsLes médicaments arrivent en tête de liste de l’objet des appels au CAPQ dans une proportion de 49,6 %, suivis des produits domestiques (41,1 %), des produits industriels (4,1 %), des pesticides (4,0 %) et du monoxyde de carbone (1,2 %).Le public a communiqué avec le CAPQ plus fréquemment pour une intoxication concernant les produits domestiques (46,3 %) et les médicaments (44,8 %). Quant aux professionnels de la santé, les deux tiers de leurs appels ont touché les médicaments, suivis des produits domestiques à 23 % et des produits industriels à 6,8 %.La majorité des appels à la suite d’une exposition involontaireEn ce qui a trait au type d’exposition, près des deux tiers des appels ont concerné des expositions de type involontaire (64 %), suivi des expositions de type volontaire (16,3 %), des erreurs thérapeutiques (10,6 %), des expositions professionnelles (4,8 %), des appels relatifs à la toxicomanie (1,9 %) et des expositions de la catégorie « Autre et inconnue » (2,5 %).La plupart des appels du public ont porté sur une exposition involontaire (74,3 %) tandis que la majorité des appels des professionnels ont concerné une exposition volontaire (47,6 %).Les auteurs ont observé que « de 2011 à 2014, les taux annuels d’appels concernant une exposition volontaire semblent en légère augmentation ». Ils considèrent que « les liens entre les appels ayant trait à une exposition de type volontaire et les suicides sont ténus ».Dans le cas des erreurs thérapeutiques, une proportion élevée d’appels a émané du public (84,2 %).Les auteurs font remarquer que les taux annuels d’appels pour une erreur thérapeutique sont en hausse depuis une dizaine d’années (2003-2014).« La proportion d’appels en raison d’une erreur thérapeutique augmente de manière importante, passant de 5,5 % (48 796/891 835) pour la période de 1989 à 2007 à 10,6 % (33 672/317 098) pour la période de 2008 à 2014. »Erreurs thérapeutiques surtout chez les jeunes enfants et les personnes très âgéesSelon leur analyse des taux spécifiques par groupe d’âge quinquennal en fonction du type d’exposition, les auteurs arrivent aux constats suivants : les erreurs thérapeutiques sont fréquentes chez les 0 à 4 ans et les personnes âgées de 75 ans et plus; les expositions involontaires sont élevées chez les 0 à 9 ans, les expositions volontaires sont importantes chez les 15 à 19 ans et elles demeurent élevées jusqu’au groupe d’âge des 50 à 54 ans; les expositions professionnelles touchent la population active; les appels relatifs à la toxicomanie sont plus fréquents chez les 15 à 19 ans et ils concernent principalement les individus âgés de 10 à 44 ans.Les médicaments sont les plus fréquemment rapportés dans le cas des erreurs thérapeutiques et des expositions volontaires alors que les produits domestiques occupent la proportion la plus importante pour les intoxications involontaires, professionnelles et les appels relatifs à la toxicomanie (les drogues sont classées dans la catégorie des produits domestiques dans le registre TOXIN).Effets cliniques documentés dans près de 50 % des appelsLes infirmières du CAPQ effectuent un suivi clinique des appels selon les lignes directrices sur les cas d’intoxication.Ainsi, 47,7 % des appels reçus au CAPQ, de 2008 à 2014, indiquent des effets cliniques documentés (de mineurs jusqu’au décès). Ils sont rapportés dans 45,8 % des appels provenant du public comparativement à 54,4 % pour les appels des professionnels.Pour les professionnels de la santé, la proportion des appels ayant eu un effet clinique documenté est en hausse de 2009 à 2014 tandis que pour les appels du public, la proportion annuelle est « relativement stable » de 2000 à 2014.x. Lebel G, Dubé M. Les appels au Centre antipoison du Québec : les demandeurs et les types d’exposition. Bulletin d’information toxicologique 2015; 31 (3) :12-24. [En ligne]x. http://portails.inspq.qc.ca/toxicologieclinique/bit/appels-centre-antipoison-quebec-demandeurs-types-exposition.aspx

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