Campagne électorale: la FMSQ préoccupée par un éventuel régime national d'assurance médicaments

Tout au long de la campagne en vue des élections fédérales, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) suivra de près les débats concernant l'instauration d'un éventuel régime national d’assurance médicaments au Canada, auquel elle est fermement opposée. Diane Francoeur, présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.Ce régime, recommandé cette année par un panel d’experts, offrirait selon eux un accès élargi aux médicaments à tous les Canadiens. La Parti libéral, le Nouveau Parti démocratique et le Parti Vert appuient sa mise sur pied, alors que le Parti conservateur a rejeté cette idée. Quant au Bloc québécois, il affirme que si le prochain gouvernement fédéral veut implanter ce régime, le Québec devra recevoir plus d’argent d’Ottawa.«C’est le seul dossier qui nous inquiète beaucoup. Au Québec, notre système est nettement plus avantageux et avancé que dans le reste du Canada. Nous sommes inquiets qu’avec un régime one size fits all, nous perdions certains acquis », affirme-t-elle.Selon elle, depuis la mise en place du présent régime général d’assurance médicaments en 1997, le Québec a fait plusieurs avancées. Elle donne l’exemple du stérilet Mirena, qui permet d’éliminer plusieurs grossesses non désirées, et dont le coût est couvert par le régime québécois contrairement à la plupart des provinces.Elle souligne également la couverture des nouveaux anticoagulants oraux «plus efficaces que le Coumadin». «L’INESSS (Institut national d’excellence en santé et services sociaux) a démontré que, même si ces anticoagulants valent plus cher, ça vaut la peine de les payer. Nous avons une belle écoute du ministère.»La FMSQ n’est pas la seule à s’opposer à un régime canadien ou pharmacare. La semaine dernière, le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, Jean Thiffault, et la présidente de la Fédération des pharmaciens du Québec, Thina Nguyen, se sont dits contre cette initiative.Contrer la désinformationParmi ses autres attentes en matière de santé, la présidente Francoeur souhaite que le prochain gouvernement s’attaque à la désinformation qui circule sur le web. Selon elle, il faut investir dans la création de sites web tenus par des organisations scientifiques qui donneraient des informations véridiques.«Les gens doivent avoir accès à des sites fiables plutôt que voir des starlettes leur recommander de faire des choix qui ne sont basés sur rien», souligne-t-elle.Selon la présidente, la question à se poser est: comment peut-on réussir à éduquer la population afin qu’elle fasse de meilleurs choix?Pas grand-chose de concretPour l’heure, la Dre Francoeur est déçue de la campagne électorale, qui s’est mise en branle officiellement le 11 septembre.«Je n’ai pas entendu grand-chose de concret des partis, à moins qu’ils réservent le meilleur pour la fin», avance-t-elle.Évidemment, comme la santé est une compétence provinciale, les enjeux sont plus nombreux et importants au Québec. «On veut que le Canada se mêle de ses affaires et que [les enjeux sur la] santé soient négociés ici même au Québec», reconnaît la Dre Francoeur.Elle affirme toutefois que le Canada a un certain rôle à assurer en santé, notamment pour ce qui est de la sécurité des soins.Sollicitée par ProfessionSanté.ca pour connaître ses souhaits durant cette campagne électorale, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a indiqué avoir peu d'attentes spécifiques, mais espère tout de même qu'il y aura des «engagements pour un financement stable».

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