Mathilde Barbeau, atteinte de spina-bifida et médecin skieure

Au sommet du mont Sainte-Anne, une skieure installée dans un drôle de petit traîneau monté sur des skis s’élance sur la pente abrupte et descend la montagne en zigzaguant avec l’aisance et l’agilité d’une athlète chevronnée. Une femme qui a assisté à la fin de sa descente lui lance : « Vous êtes bonne, madame ! » La skieure lui fait un grand sourire : « Merci ! » Depuis qu’elle fait du Bi-skis, la Dre Mathilde Barbeau, une médecin de Québec née avec le spina-bifida, a reçu beaucoup de commentaires positifs. Chaque fois, ces témoignages d’admiration lui confirment que les handicapés ont pleinement leur place dans les stations de ski.La Dre Mathilde Barbeau montre par l’exemple que la pratique de ce sport n’est pas limitée aux individus qui sont solides sur leurs deux jambes. Même si elle a toujours marché à l’aide de béquilles, cette omnipraticienne n’a jamais pensé que son handicap lui fermait des portes ou représentait des barrières insurmontables. Elle visait la médecine, elle a réussi à faire son cours sans difficultés à l’Université de Montréal. Durant plusieurs années, elle a travaillé en réadaptation, où elle représentait un véritable modèle de détermination et de réussite pour ses patients. Aujourd’hui, elle a étendu sa pratique à la Clinique médicale des ponts de Saint-Romuald et à la Régie des rentes du Québec, où elle est médecin évaluateur depuis peu.Un défi à surmonterRéussir à faire du ski même si elle n’a pas l’usage de ses deux membres inférieurs représente l’un des nombreux défis qu’elle a relevés avec brio durant son existence. Encouragée par ses parents durant son enfance, elle a d’abord commencé par faire de la luge dans les pentes de ski. Puis, durant son externat, en 1998, elle a découvert le Bi-skis au mont Sainte-Anne.« Dès la première fois où je l’ai essayé, j’ai eu la piqûre, se souvient-elle. J’en ai fait durant le week-end et je suis revenue en faire la fin de semaine suivante. »Le Bi-skis est un appareil expressément conçu pour permettre aux handicapés de faire du ski alpin. Le skieur y est installé en position assise, les jambes attachées. Une fois dans les pentes, il se dirige au moyen de stabulos, des courts bras munis à une extrémité de petits skis. Selon l’instructeur qui a enseigné le Bi-skis à la Dre Barbeau, l’apprentissage est plus facile que la planche à neige et le ski. Grâce à son expérience en luge, la Dre Barbeau a vite appris à maîtriser le Bi-skis et il lui est arrivé de se lancer dans des pistes Expert ! Elle en fait au mont Sainte-Anne, l’une des trois stations de ski du Québec qui accepte les handicapés avec Val Saint-Côme et le Massif de Charlevoix. Même si elle dévale les pentes de façon autonome, son mari la suit lors de ses descentes, car il dispose de la formation pour accompagner les skieurs en Bi-skis.La Dre Barbeau n’est pas un cas unique. Grâce à la Fondation des skieurs handicapés du Québec (www.fshq.ca), la pratique du ski est accessible aux handicapés physiques, mentaux et même aux non-voyants. L’an dernier, la Dre Barbeau avait été la présidente d’honneur de la campagne de financement de la fondation. L’argent recueilli sert à l’achat d’équipement et à l’enseignement du ski pour les handicapés. La Dre Barbeau, qui peut témoigner de l’effet thérapeutique de la pratique du ski sur des handicapés, lance une invitation à ses collègues à contribuer à cette fondation dirigée par des bénévoles qui accomplissent un travail d’intégration des handicapés des plus remarquable.

Mathilde Barbeau, atteinte de spina-bifida et médecin skieure

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