Les CSSS devront privilégier la première ligne et les soins à domicile

Sous un gouvernement dirigé par François Legault, les 18 agences régionales de la santé seraient abolies. Seul un petit centre de coordination, à Montréal, serait conservé et les CSSS deviendraient les maîtres d’œuvre des budgets en santé alloués au territoire de chacun, avec la tâche de gérer à la fois les première, deuxième et troisième lignes. Mais déjà, le chef caquiste dit où ils devraient accorder leur priorité.«Un mot d’ordre très clair doit être adressé aux CSSS, à savoir privilégier la première ligne, la médecine de famille et les services à domicile, a-t-il indiqué à L’actualité médicale. La première responsabilité du directeur général du CSSS devrait être de s’assurer que tous les patients de sa région ont bien un médecin de famille, d’offrir les soins à domicile nécessaires, puis de s’assurer des deuxième et troisième lignes. »Actuellement, souligne François Legault, le directeur général du CSSS est souvent l’ancien directeur général de l’hôpital. Il se préoccupe d’abord de l’hôpital, c’est comme s’il ne se sentait pas responsable d’avoir une première ligne forte dans sa région. On met beaucoup l’accent sur l’urgence. Si, au contraire, on pouvait accorder plus d’importance à la première ligne pour le même montant d’argent, on serait capable d’offrir un meilleur service à la population. Il en coûte beaucoup plus de soigner une personne âgée à l’urgence qu’avec son médecin de famille ou par des soins à domicile. « Il doit y avoir un changement de mentalité chez les directeurs généraux de CSSS. Si l’on dit dès maintenant que le directeur général du CSSS est aussi responsable de la première ligne, les choses sont plus claires. »Ce changement de cap pourrait-il se traduire par la diminution des budgets de certains hôpitaux ? « Je crois que le budget alloué aux CSSS pour une région donnée, incluant les services de première ligne, ne devrait pas être modifié. Mais la répartition entre les première, deuxième et troisième lignes devrait être modifiée pour mettre davantage l’accent sur la première ligne – médecins de famille et soins à domicile – et un peu moins sur les deuxième et troisième lignes, assurées par les hôpitaux. »PREM et AMPPar ailleurs, ceux qui comptent sur François Legault et la CAQ pour faire disparaître les PREM seront déçus. Non seulement les Plans régionaux d’effectifs médicaux seraient maintenus sous un gouvernement caquiste, mais ils devraient être plus respectés qu’ils ne le sont actuellement.M. Legault voudrait toutefois revoir les AMP, ce qui pourrait avoir un impact majeur sur certains niveaux de services, et dans plusieurs établissements. Lorsqu’il les avait lui-même lancées en tant que ministre de la Santé, les AMP avaient pour but d’éviter les ruptures de services dans certaines urgences. Au fil des ans, il dit s’être rendu compte que les AMP étaient devenues obligatoires et plus payantes par heure travaillée que le temps passé en cabinet privé à prendre en charge des patients. Certes, il ne souhaite pas les abolir et elles doivent rester dans la boîte à outils des hôpitaux. Mais elles ne doivent plus, dit le chef caquiste, représenter un automatisme qui commande à tout le monde d’en faire et incite à négliger la première ligne.« Les AMP sont devenues trop incitatives et trop généralisées. Je pense qu’on devrait revenir au cas par cas, d’où l’importance des contrats individuels dans les hôpitaux pour s’assurer qu’il n’y a pas d’abus. On va envoyer le balancier d’un extrême à l’autre. »

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