Antibiotiques: quelle est la fréquence du syndrome de Stevens-Johnson et de la nécrolyse épidermique toxique?

Les antibiotiques sont connus pour être un facteur de risque important dans le développement du syndrome de Stevens-Johnson (SSJ) et de la nécrolyse épidermique toxique (NET ou syndrome de Lyell). Le SSJ et le NET sont les types les plus graves de réactions d'hypersensibilité aux médicaments, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 50%. Ces réactions graves associées aux médicaments sont caractérisées par une érosion des muqueuses, un décollement de l'épiderme et une nécrose. La morbidité et la mortalité à court et à long termes comprennent une déficience visuelle et des effets indésirables sur la santé mentale et la qualité de vie. Le SSJ/NET peut survenir à tout âge. Les symptômes liés à un médicament apparaissent généralement dans les quatre à 28 jours suivant une exposition continue au médicament. Les médicaments les plus souvent en cause sont l'allopurinol, les anticonvulsivants aromatiques, les antibiotiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. L'arrêt rapide du médicament est associé à une diminution du risque de décès par rapport au SSJ/NET de cause inconnue. La première revue systématique et méta-analyse a été entreprise pour évaluer la prévalence du SSJ/NET associée aux antibiotiques dans le monde et la prévalence relative de chaque classe d'antibiotiques déclenchant le SSJ/NET. Le revue a inclus des études décrivant de manière adéquate les origines du SSJ/NET et précisant les antibiotiques associés au SSJ/NET. Les résultats sont les suivants: Un total de 64 études a été inclus dans la revue systématique. Sur ces 64 études, 38 décrivaient des associations au niveau des patients; la méta-analyse a inclus ces 38 études portant sur 2917 patients afin de déterminer la prévalence d'antibiotiques uniques associés au SSJ/NET. La proportion regroupée de SSJ/NET associés à des antibiotiques était de 28% (IC 95%, 24%-33%), avec une certitude modérée des preuves. Parmi les cas de SSJ/NET associés à des antibiotiques, la classe des sulfamides a été associée à 32% (IC 95%, 22%-44%) des cas, suivie des pénicillines (22% ; IC 95%, 17%-28%), des céphalosporines (11%; IC 95%, 6%-17%), des fluoroquinolones (4%; IC 95%, 1%-7%) et des macrolides (2%; IC 95%, 1%-5%). Les auteurs concluent que, dans cette revue systématique globale et cette méta-analyse, les antibiotiques ont été associés à plus d'un quart des cas de SSJ/NET. Les antibiotiques de la famille des sulfamides ont été le plus souvent associés au développement du SSJ/NET, tandis que les macrolides ont été la cause la moins fréquente parmi les cinq principales classes d'antibiotiques prescrites dans le monde. Cette étude soutient les efforts en cours pour éviter l'utilisation inutile d'antibiotiques et limiter les antibiotiques sulfonamides à des indications et des durées spécifiques afin de contribuer à prévenir le SSJ/NET. Ces résultats soulignent également l'importance de l'intendance des antibiotiques, de l'éducation et de la sensibilisation des cliniciens au SSJ/NET, et de la réalisation d'une évaluation des risques et des avantages du choix et de la durée des antibiotiques avant de les prescrire.

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