Anne Magnan quitte la direction générale du PAMQ

« J’avais envie de reprendre le contrôle sur ma vie professionnelle et sur le temps que je lui attribuais. J’ai le bonheur d’occuper le rôle de grand-mère et j’avais le goût d’avoir du temps. C’était incompatible avec mon rôle de directrice générale », explique la Dre Magnan. Ce temps lui manquait ces dernières années. Même avant la pandémie, son rôle était devenu de plus en plus prenant et exigeant. Avec la crise sanitaire, elle et son équipe ont dû mettre les bouchées doubles pour répondre à l’importante demande d’aide des médecins alors que le PAMQ manque cruellement de ressources humaines et financières. « C’est bien beau avoir un programme, mais il faut être capable de le financer à la hauteur de ses besoins », déplore la médecin de famille. À l’heure actuelle, le programme coûte environ 100 $ par médecin alors qu’il devrait coûter au moins 130 $ par médecin pour réellement répondre aux besoins. Un plus grand financement permettrait l’embauche de trois médecins-conseils à temps plein et d’employés à la permanence qui compte moins de dix personnes. Plus que jamais, la pandémie a mis en lumière ce manque de financement. Un changement de culture Malgré ces embûches, Anne Magnan est fière d’avoir contribué au développement, ces vingt dernières années, du PAMQ fondé en 1990 par les Drs André Lapierre et Claude Thibault. Ce programme de soutien par les pairs innovateur est devenu une référence et une inspiration pour différentes organisations au Canada et ailleurs dans le monde, souligne-t-elle. Quelques jours avant son départ, le président du conseil d’administration du PAMQ, Dr Jacques G Bergeron, a reconnu la contribution de la Dre Magnan. « Sous sa gouverne, par sa détermination et son engagement, le Programme est devenu une référence en santé des médecins et en ce qui concerne le soutien par les pairs », a-t-il dit par voie de communiqué. De plus, la médecin de famille aura permis avec quelques autres médecins un changement de culture majeur. « Quand je suis arrivé au programme, nous étions à peu près trois personnes qui s’intéressaient à la santé des médecins au Québec. Ce n’était pas sur le radar de personnes. Il n’était jamais question qu’un médecin puisse être malade. Nous avons connu une évolution extraordinaire », raconte-t-elle. Celle-ci s’est intéressée à la santé mentale des médecins dès sa résidence en médecine dans les années 90. « Ce qu’on me demandait de dire aux patients pour maintenir leur équilibre et leur santé mentale, nous comme médecin faisions le contraire. Il y avait une incohérence ». Elle s’est alors tournée vers le PAMQ où elle a été embauchée comme médecin-conseil en 2000 pour ensuite devenir directrice générale en 2003. Réfléchir à l’avenir La Dre Magnan estime que son départ est l’occasion parfaite pour le PAMQ de réfléchir à l’avenir de l’organisation, plus particulièrement à sa gouvernance. « Il faut revoir la gouvernance du programme pour pouvoir intégrer davantage la communauté médicale. Les médecins doivent s’approprier le programme », affirme-t-elle. Actuellement, le PAMQ peine à rejoindre les médecins. Selon elle, l’organisation doit commencer par tenir une assemblée générale qui accueillerait les médecins afin d’entendre leurs opinions et ainsi mieux définir ce qu’ils attendent du programme. À titre personnel, Anne Magnan n’a pas de projet à court terme. Elle songe l'automne prochain à offrir ses compétences et ses connaissances en santé des médecins à titre de consultante à des organisations. Mais pour l’instant, elle profitera de l’été et de son rôle de grand-maman ! Notons que le processus de recrutement en vue de pourvoir le poste à la direction générale est amorcé, a annoncé le PAMQ par voie de communiqué. D’ici à la nomination du prochain titulaire du poste, un intérim sera mis en place.

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