Adultes assurés par la RAMQ: Environ 60 % abandonnent leur antidépresseur dans les six mois après le début du traitement

Seulement un personne sur trois (38,5 %) parmi les nouveaux utilisateurs d’antidépresseurs, était toujours sous traitement six mois après l’avoir commencé. Ce pourcentage baisse à 28,4 % après un an, puis à un faible 20,4 % après deux ans.Ces données proviennent du Portrait de l’usage des antidépresseurs chez les adultes assurés par le régime public d’assurance médicaments du Québec, une étude de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), publiée plus tôt cette année. Cette étude descriptive de cohorte rétrospective a été menée à l’aide des banques de données administratives de la RAMQ, couvrant les années 2005 à 2009.Autre observation des chercheurs, les nouveaux utilisateurs dont le diagnostic était une dépression majeure prennent leur traitement antidépresseur plus longtemps que ceux qui sont atteints d’un trouble anxieux ou d’un trouble de l’adaptation.Chez les nouveaux utilisateurs atteints d’une dépression majeure et qui ont été persistants au moins trois mois après le début de leur traitement, la venlafaxine était le médicament le plus fréquemment utilisé chez les patients de 18 à64 ans, tandis que le médicament le plus utilisé chez les patients de 65 ans ou plus était le citalopram.« Dans les deux groupes d’âge, le temps passant, plus la proportion d’utilisateurs de citalopram a diminué et plus la proportion d’utilisateurs de venlafaxine a augmenté, ont observé les chercheurs. Toujours dans les deux groupes d’âge, la proportion d’utilisateurs de combinaisons d’antidépresseurs a augmenté avec le temps. »Face à ce problème évident de persistance, les chercheurs recommandent « de mener des études plus poussées afin de déterminer les raisons faisant obstacle à une meilleure persistance aux antidépresseurs dans la population québécoise et de mettre en place des interventions ciblant les problématiques identifiées ».Pour les patients atteints spécifiquement d’une dépression majeure, ils suggèrent d’améliorer le suivi du traitement de leur épisode dépressif. « La prise en charge globale du patient et de son traitement par une équipe de professionnels de la santé (médecins, pharmaciens, infirmières, psychologues et autres intervenants) serait une piste de solution intéressante. Un suivi conjoint pourrait aussi éventuellement favoriser une meilleure persistance aux antidépresseurs. »L’équipe du projet était composée des pharmaciens Éric Tremblay, Mélanie Turgeon et Line Guénette, ainsi que du biostatisticien Michel Gaudet.La prise d’antidépresseurs s’accroît d’année en annéeEn 2009, 14,4 % des adultes québécois assurés au régime public d’assurance médicaments ont pris un antidépresseur, ce qui totalise environ 365 000 personnes. C’est 8,3 % de plus qu’en 2005.Les femmes de ce groupe d’assurés ont pris en 2009 plus d’antidépresseurs que les hommes, soit un peu moins du double (18,1 % ou 250 876 femmes contre 9,9 % ou 114 045 hommes). En ce qui a trait au statut des assurés, ce sont les prestataires d’une aide financière de dernier recours qui ont pris en 2009 le plus d’antidépresseurs (24,7 %). Ils sont suivis des personnes âgées de 65 ans et plus (16,3 %).

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