Accessibilité des soins: l’OPQ s’explique mal la réaction des médecins

En pleine Semaine de sensibilisation à la pharmacie, le Collège des médecins a réagi aux trois propositions que l'Ordre des pharmaciens a rendu publiques le 2 mars pour aider à désengorger le système de santé.L'une des propositions de l'OPQ consiste à recourir davantage aux compétences du pharmacien dans l'ajustement de la thérapie médicamenteuse.Le Collège des médecins réplique que cet acte relève aussi de la pratique infirmière. «Avec l’OIIQ et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, nous demandons plus d’ouverture de l’OPQ face aux infirmières», peut-on lire dans le communiqué de presse du Collège des médecins.L’OPQ a été surpris d’une telle réaction du CMQ. « L’objet du communiqué était de valoriser le rôle du pharmacien dans le cadre de la Semaine de sensibilisation à la pharmacie», explique Manon Lambert, directrice générale de l’OPQ.«Nous pensions que nos trois propositions ne poseraient pas de problème aux autres ordres professionnels. Ces activités se pratiquent déjà dans certaines circonstances au Québec et dans d’autres provinces. Nous n’avons jamais dit dans notre communiqué que nous ne voulions pas que les infirmières ajustent la thérapie médicamenteuse. »Selon l'OPQ, il n’a jamais été question que les pharmaciens remplacent les médecins. «Nous ne nions pas l’importance du médecin dans le diagnostic et le suivi de l’évolution de la maladie», soutient Manon Lambert. Nous proposons simplement d’utiliser davantage les compétences du pharmacien pour améliorer l’accessibilité aux soins comme le font d’autres provinces. »La balle du côté du MSSSMalgré les réactions vives du Collège des médecins, l’OPQ espère que ses propositions trouveront écho. « Nous pensons que nos propositions font du sens sur le plan de la protection du public et de l’accès aux soins. Éventuellement, ce sera aux autorités d’accepter ou non notre contribution. Si elles refusent notre collaboration, ce sera à eux de s’expliquer auprès de la population », affirme Manon Lambert.L'OIIQ, le CMQ et l'Ordre des pharmaciens continuent malgré tout de se parler. « Nous partageons une mission de protection du public. Nous n’avons pas le droit de mettre fin à des relations en raison de divergences dans certains dossiers », dit Manon Lambert.Quant au dossier de l’ajustement des médicaments, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) a été appelé à la rescousse pour essayer de dénouer l’impasse.«Nous discutons séparément avec le MSSS pour en arriver à un compromis qui sera acceptable pour tout le monde », conclut Manon Lambert.Les 3 propositions de l’OPQ pour améliorer l’accessibilité aux soins de santé• Permettre aux pharmaciens du Québec de prolonger l’ordonnance d’un patient afin d’éviter une interruption de traitement lorsque sa situation clinique est stable;• Mettre plus étroitement à contribution les pharmaciens dans l’ajustement de la thérapie médicamenteuse;• Faire en sorte que les pharmaciens puissent amorcer des médicaments pour aider les patients à arrêter de fumer.

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