10 M$ par année et 50 mesures pour développer les soins palliatifs

Gaétan Barrette a présenté le plan de développement en soins palliatifs et de fin de vie en point de presse à l’Assemblée nationale. Il a expliqué qu’il réserverait un minimum de 10 millions $ par année au cours des prochaines années, avec notamment 2,4 M$ pour des lits supplémentaires, 4,5 M$ pour donner plus de répit aux proches aidants dans le cadre des soins palliatifs à domicile, et 500 000 $ pour la formation des préposés qui viendront à domicile.Pour le reste, il s’agira surtout de redistribuer des sommes qui ne sont pas affectées au bon endroit actuellement. Le ministre a ainsi expliqué que les Québécois veulent mourir chez eux, mais que pour toutes sortes de raisons, seuls 11 % peuvent exaucer leur souhait. Avec son plan, il veut amener ce pourcentage à 20 % d'ici cinq ans.Le plan de développement comprend 50 mesures autour de neuf priorités (voir encadré plus bas). En conférence de presse, Gaétan Barrette est revenu sur la Loi des soins de fin de vie, rappelant ce qu’elle impliquait, son «essence». «La loi n° 2, bien sûr, inclut l'aide médicale à mourir, la sédation palliative, mais c'est d'abord et avant tout une loi d'accès à des soins palliatifs de qualité partout sur le territoire, au choix du patient», a-t-il dit.Des soins qui doivent être avant tout accessibles partout au Québec et en tout temps. «Il est obligatoire que l'accès à des soins palliatifs, l'accès à des médecins et pharmaciens le soit 24 heures par jour, sept jours sur sept, que cet accès-là le soit de façon permanente tant en CHSLD qu'en centre hospitalier qu'à domicile, puis je vais insister là-dessus, à domicile», a précisé le ministre.Plus de lits, mais surtout des lits mieux répartisSelon lui, cela passe par des lits en soins palliatifs mieux répartis et des équipes réorganisées pour assurer une meilleure couverture des soins à domicile. Les lits en soins palliatifs sont suffisants au Québec, croit-il. Au niveau international, on parle d’un ratio de 1 pour 10 000 dans ce domaine et avec 825 lits, le Québec est un peu au-dessus de cette moyenne. L'ennui, c'est que ces lits ne sont pas «nécessairement répartis idéalement», a expliqué le ministre. «Dans la grande région de Montréal, il y a assez de lits de soins palliatifs et de ressources en CHSLD et en hôpital, mais il n'y en a pas nécessairement dans l'est de Montréal, suffisamment» a-t-il donné comme exemple. Pour remédier à ce problème, il compte donc faire passer le nombre de lit à 873 au cours de l’année prochaine.Le but du plan de développement est aussi de mettre l’emphase sur les soins à domicile, ce qui implique qu’il faudra soutenir les familles, et nécessitera donc un investissement. «En pratique, cela signifie que l’on va offrir aux familles du répit additionnel sous la forme de 1000 $ par famille.» Une somme d’argent qui devrait permettre aux familles d’embaucher des préposés et des infirmières en dehors des heures où le personnel du réseau de la santé intervient habituellement, notamment le soir ou la fin de semaine. Selon les calculs du ministère, 1 000 $ devraient correspondre à 35 heures de répit pour les familles.L’emphase sur les soins palliatifs à domicileLe ministre veut aussi agir sur les équipes qui seront impliquées comme gestionnaires de cas. En effet, selon lui, un des problèmes actuels du réseau est que les personnes qui pourraient bénéficier de soins palliatifs ne sont pas toujours «détectées». Ce n’est d’ailleurs pas forcément de médecins dont on a besoin dans ces cas, mais d’infirmières ou de préposés et aussi de proches aidants ou de pharmaciens.Le ministre a aussi fait mention d’une autre faiblesse du réseau. «Annuellement, il meurt au Québec entre 60 000 et 62 000 personnes. Vingt-et-un mille sont suivies à domicile, mais à peu près le tiers de ces gens-là meurent à domicile», a expliqué Gaétan Barrette.Une faiblesse qui découle d’une question d’organisation, mais aussi de valorisation. Gaétan Barrette a souligné que la rémunération des médecins de famille qui vont à domicile est actuellement peu attrayante. «C'est un désincitatif. À un moment donné, il faut que la priorité soit là, puis je me suis déjà adressé avec ça avec la FMOQ», a-t-il dit avant de conclure que son plan pouvait se résumer en «une redistribution des ressources, certains investissements dans certains endroits, et le choix pour le citoyen».Les 9 priorités du plan de développement des soins palliatifs1. S’assurer de l’application des dispositions relatives à la Loi concernant les soins de fin de vie dans le délai exigé;2. Assurer l’équité dans l’accès aux services de soins palliatifs et de fin de vie;3. Assurer la continuité et la fluidité des continuums de services offerts par les différents intervenants et partenaires associés aux soins palliatifs et de fin de vie;4. Faciliter le maintien dans son milieu de vie de la personne en soins palliatifs et de fin de vie;5. Assurer aux enfants et aux adolescents l’accès à des soins palliatifs et de fin de vie de qualité;6. Reconnaître et soutenir les proches aidants;7. Assurer la qualité des services offerts à la personne et à ses proches;8. Informer les intervenants et sensibiliser la population;9. Évaluer l’atteinte des résultats.

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