35% des parents québécois ont déjà hésité à faire vacciner leur enfant

Les doutes à l’égard des bienfaits de la vaccination chez les tout-petits sont peut-être plus répandus au Québec qu’on ne le croit. Lors de sa cinquième Enquête sur la couverture vaccinale des enfants de 1 an et 2 ans, réalisée en 2014, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a ajouté un volet à son questionnaire afin de connaître les attitudes et les croyances parentales à l’endroit de la vaccination. Il s’en dégage que 35% des parents québécois ont déjà hésité à faire vacciner leur enfant. Ce chiffre est aussi élevé qu’aux États-Unis, selon l’étude Opel publiée en 2013 dans le JAMA Pediatrics.Taux de vaccinationMême si une partie des parents ayant répondu au questionnaire semblait sceptique sur l’efficacité vaccinale ou craignait ses effets secondaires, 84% des enfants de 1 an et 74% des enfants de deux ans des participants avaient reçu tous leurs vaccins. Toutefois, 5% cumulaient plus ou moins 50 jours de retard.L’Enquête 2014 démontre qu’en général, les parents d’enfants ayant un statut vaccinal complet ou ceux d’enfants ayant cumulé moins de 20 jours de retard affichaient en plus grande proportion une attitude favorable face à la vaccination.Vulnérable à la controverseLes auteurs du rapport soulignent que bien que la population québécoise soit favorable à la vaccination, on assiste à une recrudescence d'attitudes négatives à son sujet. Le succès des programmes de vaccination est particulièrement vulnérable à la controverse, indique-t-on, et le Québec n’y échappe pas.Le besoin du parent de se sentir suffisamment informé et la confiance qu’il accorde aux sources d’information sont deux facteurs importants dans sa prise de décision. Les parents qui retardaient leur décision avaient entendu ou lu de l’information défavorable à l’égard de la vaccination.L’un des facteurs d’hésitation est le manque de confiance envers les sources officielles, les médecins et les compagnies pharmaceutiques. Bien que l’Enquête de 2014 témoigne d’une amélioration des couvertures vaccinales comparativement aux années antérieures, les objectifs fixés dans le Programme national de santé publique québécois ne sont toujours pas atteints, relèvent les auteurs.Le rôle des professionnels de la santéMême si un segment de la population ne leur fait pas confiance, l’Enquête a permis de savoir que les médecins de famille, pédiatres et infirmières jouent un rôle clé pour amener des parents à déterminer s’ils feront vacciner leurs enfants ou pas. Ces professionnels représentaient la source d’information la plus importante et la plus influente pour les parents. Enrevanche, plus des individus se fient à Internet pour obtenir de l’information sur l’efficacité et les inconvénients des vaccins, moins grandes sont les chances que leurs enfants aient un statut vaccinal complet.Interrogés sur les sources d’informations ou les personnes ayant le plus contribué à prendre une décision favorable, 618 personnes ont cité les professionnels de la santé. L’entourage, les amis et la famille venaient au deuxième rang avec 230 répondants, devant les organisations et le système de santé. Internet arrivait au quatrième rang, avec 109 réponses. Les répondants pouvaient indiquer plus d’une source.Les enfants de parents faisant confiance aux sources officielles telles que les médecins et les infirmières avaient un statut vaccinal complet plus élevé et cumulaient moins de jours de retard que les enfants des parents ne faisant pas confiance à ces sources.À l’inverse, le fait de ne pas faire confiance à l’information transmise par le médecin ou l’infirmière explique en grande partie pourquoi des enfants accumulent du retard dans leur calendrier de vaccination.Être mieux informés des risquesMême si la plupart des parents font confiance à la vaccination, ils demeurent préoccupés par l’aspect sécuritaire. Ce sondage a laissé apparaître un grand besoin d’informations sur les risques associés. En effet, les effets secondaires et les risques des vaccins figurent en tête de liste des sujets sur lesquels les parents souhaiteraient être informés davantage: cette question a fait l’objet de 190 mentions. L’utilité et l’efficacité des vaccins (68) et les risques de ne pas vacciner l’enfant (46) ont aussi fait l’objet de beaucoup de mentions.(Source : INSPQ, Attitudes et croyances des parents québécois sur la vaccination – Enquête sur la couverture vaccinale des enfants de 1 an et 2 ans au Québec en 2014, paru en juin 2016)

35% des parents québécois ont déjà hésité à faire vacciner leur enfant

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