VRS: un risque cardiovasculaire accru bien au-delà de la phase aiguë

L’infection par le virus respiratoire syncytial (VRS) peut entraîner des issues graves, notamment une pneumonie, une hospitalisation et le décès, en particulier chez les adultes plus âgés (≥ 45 ans) atteints de maladies chroniques sous-jacentes. Dans ces populations vulnérables, le fardeau global de la maladie est comparable à celui de la grippe saisonnière.Les données actuelles montrent également que les infections respiratoires aiguës constituent des facteurs de risque importants, mais transitoires, de maladie cardiovasculaire. Par exemple, l’infection grippale a été associée de façon constante à une augmentation du risque à court terme d’infarctus du myocarde et d’AVC. De même, des données de plus en plus nombreuses suggèrent que l’infection par le VRS pourrait également être un déclencheur important de maladies cardiovasculaires aiguës chez l’adulte. Toutefois, les données manquent concernant le fardeau cardiovasculaire associé à l’infection par le VRS au-delà de la phase aiguë immédiate.À consulter: Les bébés du rationnement post-guerre, des adultes au cœur solideAfin d’examiner si l’infection par le VRS est associée à un risque accru d’événements cardiovasculaires au-delà de la phase aiguë immédiate, des chercheurs danois ont estimé le risque absolu excédentaire sur 365 jours (différence de risque) d’ensembles d’événements cardiovasculaires et de leurs composantes individuelles après une infection par le VRS confirmée en laboratoire chez des adultes.Cette étude de cohorte nationale appariée a été menée à l’aide des registres nationaux de santé du Danemark. Elle incluait des adultes (âgés de ≥ 45 ans) ayant une infection par le VRS confirmée en laboratoire entre 2019 et 2024, appariés selon un ratio de 1:1 pour l’âge, le sexe et les comorbidités préexistantes à des personnes sans infection par le VRS. Des cohortes appariées similaires ont été constituées pour l’infection grippale, la fracture de la hanche et l’infection des voies urinaires sans sepsis, servant de groupes témoins.Les critères d’évaluation principaux étaient les événements cardiovasculaires indésirables majeurs (cardiopathie ischémique, AVC, insuffisance cardiaque) et tout événement cardiovasculaire (événements cardiovasculaires indésirables majeurs combinés aux arythmies, à la thromboembolie veineuse et aux maladies cardiaques inflammatoires). Les personnes appariées ont été suivies jusqu’à 365 jours après la date index. Les différences de risque absolu et les intervalles de confiance (IC) à 95% ont été calculés à 30 et à 365 jours.À lire aussi: Le vaccin contre le VRS tient ses promesses chez les aînésPrincipaux résultatsL’étude incluait 17 494 personnes appariées (âge moyen: 71,8 ans; 57,6% de femmes), soit 8747 personnes ayant un premier enregistrement d’infection par le VRS confirmée en laboratoire, appariées selon un ratio de 1:1 à 8747 personnes sans infection.À 365 jours, 665 «événements cardiovasculaires quelconques» étaient survenus chez les 8747 personnes infectées par le VRS, comparativement à 257 chez les 8747 personnes sans infection, ce qui correspond à une différence de risque de 4,69% (IC à 95%: 4,02 à 5,36%).Les plus importantes différences de risque à 365 jours pour tout événement cardiovasculaire ont été observées chez:les patients hospitalisés (6,61% [IC à 95%: 5,70 à 7,52%]);les personnes plus âgées (p. ex., 7,93% [IC à 95%: 5,34 à 10,53%] chez celles âgées de 85 à 94 ans);les personnes ayant une maladie cardiovasculaire préexistante (11,95% [IC à 95%: 8,80 à 15,10%]);les personnes atteintes de diabète (7,50% [IC à 95%: 4,53 à 10,47%]).Un total de 8823 personnes ayant une infection par le VRS confirmée en laboratoire ont été appariées selon un ratio de 1:1 à 8823 personnes ayant une infection grippale confirmée en laboratoire. Aucune différence significative n’a été observée dans les incidences cumulatives de tout événement cardiovasculaire et des événements cardiovasculaires indésirables majeurs tout au long du suivi, ce qui indique que le risque cardiovasculaire à un an après une infection par le VRS est comparable à celui observé après une infection grippale.Les auteurs concluent que, dans cette étude de cohorte portant sur des adultes âgés de 45 ans ou plus, les incidences cumulatives de tout événement cardiovasculaire et des événements cardiovasculaires indésirables majeurs étaient accrues chez les personnes infectées par le VRS par rapport à celles non infectées tout au long d’une année de suivi. Ce risque excédentaire était statistiquement significatif, cliniquement pertinent et d’une ampleur comparable à celui observé après la grippe. À 365 jours de suivi, le fardeau correspondait à 4,69 événements cardiovasculaires supplémentaires pour 100 personnes infectées par le VRS comparativement aux personnes non infectées.Ces résultats mettent en lumière le fardeau cardiovasculaire important et prolongé associé à l’infection par le VRS. Ils soulignent l’importance du VRS comme facteur de risque potentiel de morbidité cardiovasculaire et la nécessité d’une vigilance clinique accrue à l’égard des complications cardiovasculaires après une infection. Ils renforcent également l’importance de la vaccination chez les adultes plus âgés afin d’atténuer ce fardeau.RéférenceHviid A, Fischer TK, Biering-Sørensen T, Bech Svalgaard I. Cardiovascular Events 1 Year After Respiratory Syncytial Virus Infection in Adults. JAMA Netw Open. 1er déc 2025;8(12):e2547618. DOI: 10.1001/jamanetworkopen.2025.47618

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