SOPK: la perte de poids pourrait améliorer plusieurs symptômes

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est le trouble endocrinien le plus courant – il touche une femme sur dix en âge de procréer – et est la cause d’infertilité la plus fréquente chez les femmes. Cette maladie chronique incurable s’accompagne d’une irrégularité des cycles menstruels, de symptômes d’hyperandrogénie, et peut causer de l’infertilité, des interruptions naturelles de grossesse. C’est un facteur de risques cardiovasculaires, métaboliques, psychologiques et néoplasiques. Le plus souvent, les symptômes se manifestent entre 18 et 39 ans. Le diagnostic et le traitement sont souvent tardifs, ou les cas restent non diagnostiqués1. Alors que les personnes atteintes de SOPK sont davantage susceptibles de souffrir d’embonpoint ou d’obésité (53%–74%) que les personnes indemnes, un indice de masse corporelle (IMC) élevé est associé à des symptômes de SOPK plus graves1. Par ailleurs, au moins 65 à 80% des personnes atteintes du SOPK présentent également une résistance à l'insuline.Les lignes directrices recommandent une perte de poids de 5 à 10% pour atténuer la gravité de certains symptômes – l’irrégularité des cycles menstruels, l’hirsutisme, l’acné ou l’alopécie2 – et améliorer la résistance à l'insuline, le glucose et les marqueurs de l'hémoglobine. Cependant, une équipe de chercheures de l'Université d'Oxford a remarqué qu'aucune étude n'avait comparé «l'ensemble des interventions de perte de poids» dans le cadre de la prise en charge du SOPK. De plus, les études précédentes manquaient souvent de données suffisantes pour analyser les symptômes et les marqueurs cliniquement pertinents pour la prise en charge du SOPK, notamment la fréquence menstruelle, l'hirsutisme et l'indice d'androgènes libres (FAI).À lire aussi: Aidez vos patientes à démystifier le SOPKAfin de mesurer l’effet des interventions de perte de poids sur les caractéristiques cliniques du SOPK par rapport aux soins habituels, des chercheures de l'Université d'Oxford (Royaume-Uni) ont passé en revue les principales bases de données médicales des essais contrôlés randomisés (ECR), depuis leur création jusqu'à juin 2024, et interrogé des dizaines de femmes atteintes du SOPK. Les scientifiques ont comparé les effets de plusieurs interventions:les «soins habituels» (metformine, contraceptifs oraux et conseils standards);une intervention «minimale» (des conseils pour perdre du poids sans soutien ultérieur);des placebos.Elles ont également analysé les essais randomisés comparant des interventions de perte de poids de faible et de forte intensité. Plus de 1500 personnes ont contribué aux analyses primaires et plus de 2300 aux analyses secondaires.Les ECR inclus contenaient des données permettant de calculer la variation de poids et au moins un symptôme ou un marqueur biologique du SOPK, comme l'insuline à jeun, la glycémie à jeun, la testostérone, l'indice de masse corporelle, la fréquence des règles, l'acné et l'hirsutisme.Les auteures ont ainsi constaté que les interventions pour la perte de poids ont favorisé «l'amélioration de certaines caractéristiques cliniques importantes du SOPK»3.Dans le détail, ces interventions étaient associées à une amélioration significativement plus importante du Modèle homéostatique d'évaluation de la résistance à l'insuline (HOMA-IR), de l’indice d'androgène libre (FAI) et de la fréquence menstruelle. L’étude ne montre toutefois aucune corrélation entre la perte de poids et «des améliorations cliniquement ou statistiquement significatives de l’hirsutisme, de la qualité de vie ou d’autres hormones sexuelles».Les auteures concluent que les interventions pour la perte de poids «devraient être considérées comme une option de traitement de routine pour les personnes atteintes du SOPK.»Références:Dason E. S., Koshkina O., Chan C., Sobel M., Diagnostic et prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques, CMAJ April 08, 2024 196 (13) E449-E459; DOI: https://doi.org/10.1503/cmaj.231251-f (consulté le 6 novembre 2024)Teede H. J. et coll, Recommendations from the international evidence-based guideline for the assessment and management of polycystic ovary syndrome, Human Reproduction, Volume 33, Issue 9, September 2018, Pages 1602–1618, https://doi.org/10.1093/humrep/dey256 (consulté le 6 novembre 2024)Scragg J., Hobson A., Willis L., et coll. Effect of Weight Loss Interventions on the Symptomatic Burden and Biomarkers of Polycystic Ovary Syndrome: A Systematic Review of Randomized Controlled Trials. Ann Intern Med. [Epub 5 November 2024]. https://doi:10.7326/M23-3179 (consulté le 6 novembre 2024)

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