Le vaccin contre le VRS offre deux ans de protection chez les tout-petits

Une seule dose de vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) au cours de la première année de vie offre une protection contre les infections graves pendant au moins deux saisons. Le vaccin ne repousserait donc pas le risque de complications vers les saisons suivantes, soutiennent des chercheurs espagnols.Depuis 2023, le nirsévimab a démontré son efficacité dans la prévention des conséquences graves et des hospitalisations causées par le VRS chez les nourrissons. Les essais cliniques ayant mené à l’approbation du vaccin semblaient montrer que ce dernier n’inhibe pas la réponse immunitaire naturelle contre une infection subséquente par le VRS chez les tout-petits. Pour vérifier ces résultats dans le monde réel, des chercheurs espagnols ont constitué une étude de cohorte rétrospective basée sur la population, regroupant tous les enfants ayant vu le jour entre avril 2023 et mars 2024 dans la région de la Catalogne. Consultez aussi: SRAS-CoV-2, grippe ou VRS: quel virus est le plus létal?Ils ont publié leurs résultats dans l’European Journal of Pediatrics. Un total de 51 154 enfants ont pris part au suivi, dont 89,9% (n=45 971) ont participé à la campagne de vaccination; ils ont été immunisés contre le VRS avant ou pendant le premier pic d’infection. Les petits patients n’ayant pas reçu la vaccination (n=5183) constituaient le groupe contrôle.À la fin de la première saison, on dénombrait 5,33 hospitalisations par 1000 individus chez les enfants immunisés et 31,20 hospitalisations par 1000 individus chez les enfants non immunisés.Globalement, le risque d’hospitalisation liée au VRS était donc réduit de 83% chez les enfants vaccinés par rapport aux enfants non vaccinés (RR = 0.17; 95% IC 0.11-0.26), ce qui est similaire aux résultats obtenus ailleurs dans le monde sur la première année d’immunisation. Dans cette cohorte, la protection s’est maintenue jusqu’à la fin de la deuxième saison d’infection, avec un risque d’admission aux soins intensifs pédiatriques réduit de 79% chez les petits patients ayant reçu une dose de vaccin au cours de leur première année de vie (RR = 0.21; 95% IC 0.11-0.48). À lire aussi: Régimes cétogène et méditerranéen: des résultats similaires sur la perte de poids et l’hypertension«Ces résultats sont rassurants, car ils suggèrent que la réduction significative de la morbidité associée au VRS observée au cours de la première saison n’est pas suivie d’une augmentation compensatoire au cours de la deuxième saison», expliquent les auteurs de l’étude.Davantage de circulation du virusL’étude a aussi recensé tous les cas de VRS diagnostiqués par un test rapide en soins primaires. Au terme de la deuxième saison de VRS suivant la vaccination, on retrouvait légèrement moins d’infections au VRS diagnostiquées chez le groupe immunisé, soit 13,78 enfants immunisés sur 1000 et 16,96 enfants non immunisés sur 1000 qui ont testés positifs au VRS. Après analyse, cette différence s’est toutefois révélée non statistiquement significative.«La circulation du VRS pourrait augmenter lors de la deuxième saison parmi les nourrissons vaccinés, mais avec une gravité beaucoup plus faible, remarquent les chercheurs. D'un point de vue de santé publique, cela indique qu'une morbidité importante a été évitée par la vaccination sans pour autant compromettre la santé future.»

Le vaccin contre le VRS offre deux ans de protection chez les tout-petits

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